Comment est-ce qu’on a fait cette photo !?

© Mathurin Vauthier

Tout d’abord il faut le cadre !

Au vu des conditions météo, nous sommes partis dans le sud, vers le soleil et la chaleur, plus précisément le Verdon… dans une vielle voie ! Le nom, on n’en sait rien, mais tout ce qu’on sait, c’est que les points étaient loin, entre plaquette et piton ! Avec cette voie, on était sûrs que ce n’était pas une « usine à photos ». 

Après, il faut deux grimpeurs motivés ! Et enfin un photographe (bon, de préférence), qui peut suivre dans n’importe quelle situation, les manips de cordes, bouger n’importe où pour avoir le meilleur point de vue… le boulot d’un bon photographe quoi. 😅

   Pour le matériel photographique, on avait pris une corde statique de 80m, un baudrier,  un grigri, un jumar, quelques sangles, et de la motive. Pour nous, les grimpeurs, on avait une joker de 60m, des grigris, de quoi faire des relais sur des équipements vieillissants, des dégaines et un casque.

La journée s’est déroulée comme ça :

On se réveille vers 7h du matin, la tête dans les nuages et le soleil qui se lève a peine derrière la cime des arbres. On plie gentiment les hamacs, tout en réveillant Hector. Les sacs déjà faits de la veille, nous prenons tous vite un petit déjeuner, et on décolle vers 7h30. Dix minutes plus tard, nous nous retrouvons devant le relais du sommet de la voie. Je fixe la corde statique et… ça y est ! On peut attaquer la journée. 

Hector prend son grigri, l’accroche à la corde, et se met sous tension, il fait quelques pas et se retrouve suspendu dans le vide, à 400 m du sol. Il descend au premier relais, et c’est mon tour. Je reproduis ces mêmes gestes pour glisser jusqu’à lui. De là, on commence à faire un beau et solide relais. Mat nous rejoint et Hector s’élance. Dans les sections dures, les points sont plutôt proches. En revanche, quand le style de grimpe devient dalleux, les plaquettes sont à des années lumières… Une fois l’artiste arrivé au sommet de la voie, il descend pour me laisser grimper. Je l’imite, et je descends. Vu la lumière du soleil et son emplacement, on décide de reprendre la corde statique et de descendre au niveau de la longueur du dessous. On répète le schéma une nouvelle fois et on remonte au sommet de la paroi. Toutes les manips de corde, d’appareil photo, et les temps de grimpe nous auront pris au final 7h : nous sommes descendus à 8h du matin et remontés à 15h de l’après-midi. 

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